mercredi 12 avril 2017

Cinq secondes pour survivre, cinq secondes pour donner un sens à sa vie, cinq secondes pour aimer.



Que Sylvie Grignon est une auteure de talent, nous le savons depuis longtemps.

Si vous avez lu sa série de romans policiers, mais plus encore, "Carla", suivi des " Secrets de Carla" et des "Confidences de Carla" et enfin l'ouvrage dans lequel elle a dévoilé un problème de santé très grave partagé par de nombreuses personnes « Hashimoto mon amour », vous aurait comme moi compris l'extrême sensibilité dont est dotée Sylvie Grignon.

Dans ce nouveau roman que j'ai découvert au Salon du livre de Paris « 5 secondes », l'auteure nous oblige à réfléchir sur la valeur et les conséquences des nombreuses cinq secondes que nous avons vécues, bien ou mal, dans notre vie. 



Cinq secondes peuvent-elles changer le destin ? Cinq secondes sont-elles suffisantes pour faire un choix ou pour refuser de le faire et en payer les Cinq secondes pour survivre, cinq secondes pour donner un sens à sa vie, cinq secondes pour aimer.conséquences ? Cinq secondes peuvent-elles être la clef du bonheur ou un trou noir dans lequel on plonge ?

Sylvie Grignon ne donne pas de réponse absolue mais avec délicatesse et le talent de la vraie conteuse, elle narre, témoigne, interroge, suggère… 

Un livre plein de tendresse, de générosité, de don de soi qui transforme les sacrifices en une offrande.


vendredi 7 avril 2017

MEMORIAL TOUR : Que sommes-nous devenus ?

Voici mon commentaire pour
"Memorial Tour" de Chris Simon,
4.0 étoiles sur 5














Que sommes-nous devenus ?


Tourner la dernière page virtuelle du livre de Chris Simon MEMORIAL TOUR, c'est un peu comme chercher le bouton de la lumière dans un tunnel sombre, ouvrir une fenêtre pour pouvoir enfin respirer librement. Je viens de refermer mon Kindle après avoir lu également les réflexions et les interrogations que pose l'auteure. 

Que dire ? Comment exprimer la foule de sentiments qui m'envahissent ? Comment traduire les émotions qui se bousculent ? Tout est encore très confus. Ce livre est bouleversant. Il dérange, il choque, il fait mal, il interpelle, il indispose… Je ressens une grande confusion. En général, à la fin d'un ouvrage je sais parfaitement s'il m'a plu, pourquoi, comment, etc. Ici je ne sais plus rien. Il y a trop de choses à dire et ce que j’éprouve est contradictoire. Chris Simon a réveillé en moi de la colère. La colère contre la bêtise humaine. Bêtise contemporaine et bêtise historique. Une certaine dose de mépris et en même temps de compréhension et d’indulgence devant ce comportement de moutons de Panurge, devant cette facilité qu'ont les humains à se laisser conditionner, à subir, à accepter, à banaliser, à devenir lâche, égoïste. Triste monde, triste société qui, sans aucune retenue, dans sa soif éhontée de profit consomme indifféremment le beau et le laid, l’amour et la haine, le présent et le passé. Qui sommes-nous donc ? Où est passé notre dignité? Qu’avons-nous fait de nos valeurs ? Avons-nous encore un libre-arbitre ? Où nous sommes-nous égarés ? N'avons-nous rien appris ? 

Ce qui m'a laissé une dernière amertume, et pas la moindre, c'est de m’être identifiée à l'auteure et, sans vouloir entrer dans l'intimité de son âme, je compatis, dans le sens étymologique du terme, dans le sens latin « cum patir » - souffrir avec - car on ne peut pas écrire une telle histoire sans avoir souffert soi-même dans les racines de son être, dans celle de sa propre histoire, dans celle d'un peuple. Je souhaite ici exprimer à Cris Simon mon admiration pour le magnifique travail d'écriture, de recherche, de courage et ma profonde solidarité.



Pour lire l'avant-première, cliquez ici !


La Baie des Morts : on y perd son latin mais pourquoi pas


Voici mon commentaire pour 
"La Baie des Morts" d'Azel Bury, 

que j'ai lu entre Paris et Istambul ! 
4.0 étoiles sur 5 





On y perd son latin mais pourquoi pas... 


Difficile de ne pas se faire prendre au jeu. Sacrée Azel ! 
Azel Bury est comme son héroïne, sans peur et un peu inconsciente mais d'une grande sympathie. J'ai parfois été en confusion dans le passage entre l'époque viking et celle d'aujourd'hui mais à la fin, dans ce capharnaüm de situations des plus incroyables, je ne sais pas comment, mais j'ai réussi à m'extraire du puits d'angoisse où l'auteure plonge volontiers ses lecteurs. 

 J'ai passé un excellent moment dans "La Baie des Morts" et je me laisserai certainement tenter par une autre production de cette jeune passionnée d'écriture.






A l'encre de sang : unique autant qu’étrange !


Mon commentaire publié sur Amazon
pour l'excellent livre de Elen Brig Koridwen

" A l'encre de sang "

5.0 étoiles sur 5


 





Unique autant qu’étrange ! 


Du Sartre ? Du Stephen King ? Non, du Elen Brig Koridwen ! 
Froide et humaine, rêveuse et lucide, courageuse et résignée... de qui suis-je en train de parler? De l'auteure ou de l'héroïne ? De l'une et de l'autre, mais qu'importe. 

Cette histoire est en même temps terrifiante, sordide et poétique. Préparez-vous à nager en pleine folie. Hitchcock n'aurait pas fait mieux. Au-delà de toute logique, l’auteure nous amène à comprendre les motivations de l'éditeur que l'on voudrait qualifier de psychopathe dangereux à faire enfermer immédiatement et pourtant Elen Brig Koridwen réussit à susciter en nous un étrange sentiment de compassion dont nous voudrions nous défendre. 

On s'attendrirait presque devant cette recherche d'absolu littéraire qui s'écrit " à l'encre de sang". Et que dire de l'héroïne, victime consentante, agneau sacrifié sur l'autel de l'écriture ? Cette complicité entre bourreau et victime dérange certes. Parfaitement décrite la relation entre le pervers-bourreau narcissique et sa victime dont l'identité et la réalité humaine émotionnelle disparaissent aux yeux du pervers. Il fusionne avec sa victime en s'appropriant les qualités dont il rêve de façon obsessionnelle et qu'il envie jusqu'à l'union sublime, La Mort. 

 Le Syndrome de Stendhal et Le Syndrome de Stockholm dans ce huis-clos à en perdre le sommeil et la raison, écrit dans un français de grand style.


Pour lire l'avant-première, cliquez ici !


 

Il faut bien que la foudre tombe quelque part : une très belle surprise


Mon commentaire publié sur Amazon

pour le livre d'Evelyne Judrin 

" Il faut bien que la foudre tombe quelque part "

4.0 étoiles










Une très belle surprise



J'avais déjà vu passer ce livre au titre étrange " Il faut bien que la foudre tombe quelque part ".



La couverture m'avait attirée. La photo d'un homme avec une polaire bleu ciel et capuche, sur le fond d'une jolie peinture en noir et blanc, m'avait semblé un choix original. Pourtant, je n'avais pas acheté. La raison est simple: je ne suis pas amateur de polars.


Mais voilà, la semaine passée, j'étais comme chaque année au Salon du livre de Paris, aussi bien en tant qu'auteure que lectrice, et le fameux hasard m'a fait rencontrer l'auteure de ce livre, Évelyne Judrin. Elle y dédicaçait son œuvre.

Et c'est ainsi que je le suis retrouvée embarquée dans une lecture passionnante, une très belle écriture dans un français impeccable, une intrigue à rebondissements, des personnages si délicatement décrits qu'on pourrait les rencontrer dans la rue et les reconnaître, une analyse psychologique soignée des caractères, des scènes dures mais sans jamais tomber dans la violence facile, enfin des descriptions de vieux quartiers de Paris qu'il fait plaisir à retrouver.

J'ai commencé le livre en avion dans mon voyage de retour de Paris et je l'ai fini dans la même nuit, au petit matin plus précisément, car je voulais absolument connaître le dénouement de cette terrible histoire. Bravo. "

Pour lire l'avant-première, cliquez ici !



Mille morts : un terrifiant duel sans vainqueur

Mon commentaire posté sur Amazon 
pour le livre d'Olivier Bal 

" Mille morts " 

5 étoiles






Un terrifiant duel sans vainqueur




On risque sa vie à chaque page. On risque son équilibre émotionnel à la fin de chaque chapitre. J'avais déjà lu " Les limbes " d'Olivier Bal et j'étais curieuse de voir comment il allait passer de cet excellent ouvrage thriller-politico-storico-fantastique à un thriller psychologique: succès total.



Prenez garde en lisant les écrits d'Olivier Bal ! Cet homme est un Maître de l'addiction ! Vous commencez et vous ne pouvez plus le lâcher. Il vous tient comme Paul tient Frank. Vous avez peur, vous haletez, vous suez sang et eau et il s'en moque royalement. Il vous entraîne dans un gouffre de vengeance dont les parois sont tapissées de haine, de ressentiment, d'incompréhension, de jalousie, de... " Mille Morts ".



J'ai bien essayé au début de prendre une certaine distance, d'analyser les comportements psychologiques des personnages avec mon bagage professionnel. Mais je me suis fait avoir par Olivier Bal ! J'ai laissé au vestiaire mon analyse et je me suis laissée embarquer dans cette folie où tous les coups semblent permis. J'ai ressenti le même nœud à l'estomac que durant la projection du film de Steven Spielberg « Le duel » !

Deux mots sur la très belle écriture d'Olivier Bal. Des phrases courtes, parfaitement construites, un beau langage, une richesse de vocabulaire, le choix des mots qui sont en eux-mêmes des coups de poings. J'ai particulièrement apprécié cet usage curieux de la première personne dans la narration. L'histoire est vécue à travers les émotions, belles ou laides, de chacun des personnages. De cette façon, l'auteur vous oblige à devenir chacun deux. Que vous le vouliez ou non ! À la fin vous y perdez votre latin. Il n'y a ni gentil ni méchant. Les méchants peuvent être gentils et les gentils devenir très méchants... Le final est absolument génial.

Tes dernières volontés : un tableau angoissant mais si humain


Voici mon commentaire pour le livre
de Laura Lippman

 " Tes dernières volontés " 

que j'ai beaucoup aimé






Un tableau angoissant mais si humain




Voilà qui change des thrillers habituels ou des romans noirs pleins de violence exhibée. L’auteure nous plonge dans une analyse psychologique profonde, inquiétante et très subtile des rapports entre la victime et le bourreau. Sans pour cela tomber dans le syndrome de Stockholm, on est quand même assez proche de ce phénomène psychologique de dépendance morbide entre l'otage, ici une jeune fille de 15 ans, et l'homme qui l'a kidnappée, aujourd'hui enfermé dans le bras de la mort en attente de son exécution.

Le livre retrace la tentative de cette jeune fille, devenue femme, d'effacer une partie de sa vie qui ne pourra jamais être réécrite. Elle n'est ni héroïne, ni esclave. Elle a la simplicité et le courage de l'honnêteté.

L'auteure brosse avec délicatesse la peur, les doutes de cette femme qui n'aspire qu'à vivre une vie tranquille avec son mari et ses enfants, ce qui lui est impossible. C'est là que réapparaît le syndrome de Stockholm, car le condamné avant de mourir essaie encore de pénétrer dans la vie de son ex-victime. Mais quand on a été victime une fois, peut-on cesser de l'être réellement ? C'est probablement une des questions que l'auteure laisse planer.

Sans complaisance, Laura Lippman nous montre la violence du jugement de la communauté, la curiosité malsaine, le voyeurisme, l'incompréhension des proches… Elle s'attarde sur la solitude de toute personne victime un jour de violence, qu'elle soit physique ou psychologique. La cicatrice fera toujours mal. Elle sera toujours présente rappelant le traumatisme de façon permanente.

Et la demande sans réponse continuera à hanter les jours et les nuits :
Pourquoi moi ? Pourquoi pas moi ? "

Pour lire l'avant-première, cliquez ici !




WANDA: aidez-moi !




Mon commentaire sur le livre de Wendall Utroi
4 étoiles 




On sort de ce livre touché, secoué, blessé avec une amertume dans la bouche qu'on voudrait recracher mais qui reste attachée au fond du palais. Le palais de notre âme bouleversée par une histoire de manque d'amour, d'incompréhension, d'égoïsme. Tous ces êtres qui passent à côté de leur propre chemin de vie.

Quand les valeurs disparaissent, étouffées par la colère et la violence, il devient difficile de s'agripper à la bouée de l'espérance. Et pourtant… On aurait tellement envie de prendre cette petite fille dans les bras, de la cajoler.

Mais, est-elle encore une petite fille ? Qu'ont fait les adultes de cette enfant ? En ont-ils déstructuré l'âme au point de l'avoir transformée en monstre ?

Un livre qui pose de très nombreuses questions, qui interpelle la responsabilité individuelle et collective, celle de chacun d'entre nous et celle de la société.

Mes compliments à Wendall Utroi dans la sensibilité et l'humanité transparaissent dans tous les personnages qu'il met en scène. Son expérience professionnelle lui permet de voir, de photographier, de comprendre, de... pardonner.

« Honni soit qui mal y pense » (honte à celui qui y voit du mal)

Pour lire l'avant-première, cliquez ici !

Como el viento

Cette fois c'est un ouvrage de Jean-Philippe Touzeau que j'ai lu aussi en avion en revenant de Mongolie. Sans doutes les grands espace, mon vécu avec la Nature vierge et puissante m'avait éveillé ce désir de poursuivre dans une quête intimiste. 


Le livre de Jean-Philippe Touzeau

" Comme le vent (Como el viento) "

était tout indiqué.

5.0 étoiles sur 5






Que cela fait du bien…

Quand on lit un texte inspiré et que celui-ci vous touche, il est difficile de ne pas, inconsciemment, partir sur des associations avec d'autres écrits, d'autres auteurs.

En lisant ce parcours initiatique proposé par Jean Philippe Touzeau, j'ai tout de suite ressenti la poésie de Jean Giono, ses descriptions bucoliques, la finesse des observations du moindre brin d'herbe, puis, le partage des parfums de la terre.


Mais, en même temps, un autre grand nom est apparu dans ma mémoire, Paulo Coelho.
Une version différente mais tout aussi puissante du chemin de Santiago.

Merci Jean-Philippe pour ce rappel qui fait du bien à chacun d'entre nous. Le hasard n'existe pas. Les rencontres humaines, animales, végétales – et dans ce cas, j’oserai aussi dire «minérales » - ont toutes un sens qu'il nous faut interpréter. Ce sont autant de signes que l'Univers met sur notre chemin. À nous de les reconnaître.

Un livre à lire et à relire à tout moment.


B-Boys : une histoire de toutes les époques…


J'ai lu "B-Boys" 
de Annie et Kristel Perez

4.0 étoiles sur 5 

"Une histoire de toutes les époques…"









J'avoue avoir été captivée par cette histoire abracadabrante, hors de toute logique, et pourtant très courante. J’ai tout de suite été intéressée, à cause du parallélisme que j'ai fait avec de jeunes patientes qui vivent cette même situation, aujourd'hui, liées naturellement à d'autres groupes musicaux.


En tant que thérapeute, je me suis trouvée confrontée à des adolescents souffrant de ce genre de dépendance obsessive, à la limite de la schizophrénie pour certains jeunes. Cela peut conduire très loin et avoir des conséquences désastreuses, aussi bien pour les intéressés que pour leur famille.


J'ai apprécié l'analyse individuelle et sociologique très poussée de la part des auteures. Le final, inattendu, m’a cependant un petit peu dérangé, mais ce n'est qu'un ressenti très personnel. Autant je suis entrée complètement dans la première partie du récit et dans l'analyse psychologique des personnages et des situations, autant la dérive dans le domaine paranormal m'a semblé être hors propos et faire baisser la qualité du récit et des réflexions proposées. Ce n’est qu’une opinion et cela n’enlève rien à la qualité de l’écriture et à son originalité. 

C'est un excellent roman, bien écrit, que je recommande avec plaisir.